Qu'est-ce que la monnaie numérique de banque centrale ?
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Aujourd’hui, plus d’une soixantaine de banques centrales préparent leurs monnaies électroniques, selon la BRI (Banque de règlements internationaux). Cependant, l’état d’avancement du projet varie en fonction du pays considéré. La Chine, par exemple, a déjà effectué des tests pour son yuan numérique envisagé depuis 2014. La version digitale de l’euro, en revanche, est encore à l’étude au niveau de la BCE. 

Monnaie numérique de banque centrale : définition

Une monnaie numérique de banque centrale (MNBC) se définit par l’implication d’institutions financières dans son émission et sa réglementation. Elle peut être créée et gérée par un État ou une zone monétaire (dollar, euro, etc.). Il s’agit ainsi d’une variante digitale de la monnaie fiduciaire. Ce type de devise est aussi appelé MDBC (monnaie digitale de banque centrale) ou CBDC (Central Bank Digital Currency). 

La Banque Populaire de Chine, pour sa part, privilégie les termes Digital Currency Electronic Payment (DCEP). Après la phase de test, elle a commencé à installer des guichets automatiques dédiés au yuan digital dès janvier 2021. Le pays bénéficie donc d’une avance significative dans le domaine. La Suède a également réalisé des progrès remarquables et lancé des expérimentations en février 2020.

Les banques centrales détiennent traditionnellement le monopole de la création monétaire au sein d’une nation ou d’une région donnée. Elles héritent ce pouvoir des États qui sont les seuls censés « battre monnaie » sur leurs territoires. De ce fait, les devises décentralisées remettent en question le principe de souveraineté. 

Au départ, les cryptomonnaies ont été négligées par les gouvernements à travers le monde. Elles étaient en effet relativement marginales et étaient souvent considérées comme un phénomène de mode. Les pouvoirs publics ont toutefois fini par mesurer les enjeux depuis l’annonce du projet Diem (ex-Libra) de Facebook. Ensuite, ils se sont lancés dans le développement de monnaies numériques souveraines. 

Monnaie numérique de banque centrale : définition

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Différences entre MNBC et bitcoin/ethereum

La monnaie numérique de banque centrale se distingue des cryptoactifs à travers l’intervention d’une autorité émettrice et régulatrice. En effet, le bitcoin (BTC) et l’éther (ETH) s’appuient entièrement sur le réseau de pair à pair pour émettre des jetons, valider les transactions… La MNBC, en revanche, vise à rétablir le monopole de la banque centrale et de l’État sur le système monétaire. 

Dans la pratique, les monnaies virtuelles sont créées et échangées sur un système d’information décentralisé, la blockchain. Cette chaîne de blocs est continuellement mise à jour et contrôlée par les membres de la communauté crypto. Ainsi, le protocole ne nécessite pas de tiers de confiance pour assurer sa sécurisation et son bon fonctionnement. Les organismes publics sont donc exclus de ce modèle. 

Néanmoins, un prestataire reste incontournable pour acheter de l’ethereum ou du bitcoin en toute sécurité. De nombreux pays envisagent par ailleurs d’utiliser les avantages de la blockchain sur leurs CBDC. Cette technologie permet en effet de :

  • Limiter les coûts des intermédiations ;
  • Réduire les frais des transactions transfrontalières ;
  • Favoriser l’inclusion financière de la population ;
  • Préparer un futur sans cash ou avec une masse monétaire restreinte ;
  • Lutter contre la corruption et le blanchiment d’argent grâce à l’historique inscrit dans le code de la chaîne.

Enfin, une MDBC dispose du statut de monnaie légale dans le pays émetteur, au même titre que l’argent liquide. Par conséquent, elle ne peut pas être refusée par les commerces proposant des biens et des services. 

Différences entre MNBC et bitcoin/ethereum
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Déploiement d’une monnaie numérique de banque centrale en Inde

Inspirée par la Chine, l’Inde compte sérieusement lancer une monnaie numérique de banque centrale. L’information a été révélée en juillet 2021 lors d’une conférence de presse organisée par la RBI (Reserve Bank of India). Le déploiement sera mené progressivement sur le moyen terme, selon l’article du Siècle Digital couvrant cette actualité. En effet, des modifications législatives sont requises au préalable. 

La RBI a déjà étudié la question et évalué les éventuels risques, selon T. Rabi Sankar, gouverneur adjoint de la banque centrale. Les avantages potentiels sont considérables à l’échelle d’une nation. Cette devise numérique permettra notamment de limiter l’influence des cryptomonnaies sur l’économie réelle. Elle contribuera aussi à la démocratisation d’un moyen de paiement pratique et accessible

Sur le long terme, la nouvelle monnaie électronique aidera à réduire le volume de cash en circulation dans le pays. L’Inde pourra ainsi réduire les coûts de l’impression et faciliter l’entretien de ces liquidités (récupération, transport, renouvellement…). De plus, cette économie virtuelle contrôlée protégera la population de la spéculation et de la volatilité des devises numériques.

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